Archive pour la catégorie 'Islamophobie'

Islamophobie

Jeudi 6 juillet 2006

Italie : «La burqa est le cheval de Troie des musulmans»  

Un maire de la Ligue du Nord en guerre ouverte avec une Italienne convertie et entièrement voilée, à Drezzo. Italienne convertie à l’islam, Sabrina Varroni ne sort pratiquement plus de chez elle. Dans la commune de Drezzo, à proximité du très paisible lac de Côme, son cas déchaîne les passions et la burqa qu’elle endosse est devenue un sujet de controverse dans tout le nord de l’Italie et jusqu’à Rome. Depuis son élection au fauteuil de maire du petit bourg lombard de mille habitants, Cristian Tolettini lui a déclaré une guerre ouverte. Militant de la xénophobe Ligue du Nord, le jeune édile de 29 ans connaît pourtant bien Sabrina Varroni. Ils ont fréquenté l’école ensemble. Mais depuis qu’elle a épousé un ouvrier marocain, dont elle a eu quatre enfants, leurs rapports se sont détériorés. Après un voyage à La Mecque, Sabrina Varroni, 34 ans, a entièrement couvert son visage.  

Amende. Dès juillet, Tolettini prend un arrêté municipal interdisant la burqa dans les lieux publics. Le 11 septembre, alors qu’elle attend ses enfants devant l’école, Sabrina Varroni est convoquée par un huissier qui fait vérifier son identité par une employée, puis lui intime l’ordre de retirer, à l’avenir, sa burqa. Refus. Le lendemain, elle reçoit une première amende de 41,32 euros. Puis une seconde, du même montant, deux jours plus tard. «Le port de la burqa est une violation continue et répétée de la loi», soutient le maire sur la base de l’article 85 d’un décret royal de 1931, adopté sous le régime fasciste, et qui interdit de se promener masqué dans des lieux publics. Ce texte avait été complété en 1975 par une autre loi visant à faciliter l’identification des personnes. «La loi de 1975 a été rédigée en pensant au terrorisme des Brigades rouges et, aujourd’hui, je pense que les raisons de sécurité ne manquent pas», a justifié le maire. «Depuis des années, je porte le voile», a répliqué Sabrina Varroni qui explique : «Le décret royal parle de “masque”, or la burqa est une manifestation religieuse. En outre, la loi de 1975 précise que le visage peut être couvert pour des motifs justifiés. La foi religieuse en est un. C’est donc une violation des droits constitutionnels.» Bataille. L’avocat de Sabrina Varroni a décidé de présenter plusieurs recours. L’intéressée a même adressé une lettre publique au président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, expliquant «j’ai peur (…) je n’ai jamais refusé de faire voir mon visage mais uniquement à des employés de sexe féminin». Il y a quelques jours, pour des motifs de compétence administrative, le préfet de Côme a annulé l’arrêté municipal de Drezzo. Mais la bataille continue et s’étend à plusieurs villes tenues par la Ligue du Nord. A Calolziocorte, dans la province de Lecco, comme à Laveno Mombello et Biandronno, près de Varese, ou encore à Pordenone, l’interdiction de la burqa est à l’ordre du jour. A Milan, la Ligue recueille les signatures pour demander «l’application de la loi». Les parlementaires du parti xénophobe souhaitent même durcir la mesure en prévoyant l’arrestation pour les femmes prises en flagrant délit de port de la burqa. A Trévise, l’adjoint au maire, Giancarlo Gentilini a donné des consignes précises aux policiers municipaux : «Dès que vous trouvez une femme portant une burqa, amenez-la immédiatement à la préfecture (…) sous la burqa peuvent se cacher des terroristes de cellules dormantes. Je veux avoir des certitudes concernant l’identité de ceux qui foulent chaque centimètre de mon territoire.» Une immigrée du Bangladesh a ainsi été conduite au commissariat.  

Craintes. Le débat fait rage et même Giorgio Armani est intervenu, en défense de Sabrina Varroni : «Il s’agit d’une question de respect pour les convictions, les cultures et les idées d’autrui. Il faut apprendre à coexister avec ces idées.» Et l’empereur de la mode d’ajouter à propos des raisons de sécurité invoquées par le maire de Drezzo : «Une femme peut avoir le visage découvert et être bourrée d’explosifs.» Au nom du gouvernement, le ministre des Rapports avec le Parlement, Carlo Giovanardi, a insisté : «Les lois doivent être respectées.» Une attitude partagée par l’association de femmes musulmanes en Italie qui craignent avant tout l’adoption d’une mesure qui interdirait également le voile islamique. Début septembre, le député de Forza Italia, Daniele Galli, a en effet déposé un projet de loi allant dans ce sens. En attendant dans plusieurs journaux progouvernementaux, la bataille antimusulmane se déchaîne, amalgamant lutte contre le terrorisme international et l’affaire de Drezzo. «La burqa semble être seulement un morceau de tissu, en réalité c’est le cheval de Troie des croyants musulmans, leur stratagème pour introduire leur civilisation chez nous», attaquait récemment le quotidien Libero. Hier soir, la Ligue du Nord a organisé une retraite aux flambeaux antiburqa dans les rues de Côme.  

 

Libération – 4 octobre 2004 - http://www.liberation.fr/page.php?Article=243297   

 

 

Islamophobie

Jeudi 6 juillet 2006

Un pasteur australien condamné pour islamophobie 

Danny Nalliah, pasteur d’une Église évangélique charismatique «Catch the Fire», a été reconnu coupable de violation de la nouvelle loi contre la discrimination raciale et religieuse («Tolerance Act») de l’État australien de Victoria, et devra payer des dommages et intérêts.

Le juge Michael Higgins a estimé, le 17 décembre, qu’un article paru dans le bulletin de l’Église incitait à la haine et à la crainte des musulmans, ainsi qu’un séminaire sur l’islam de mars 2002, à l’occasion duquel s’est exprimé un autre pasteur de cette Église, Daniel Scot.

Une plainte avait été déposée, au nom du Conseil islamique de l’État de Victoria, par trois Australiens convertis à l’islam, qui avaient assisté au dit séminaire. Les Églises australiennes sont divisées dans leur appréciation de cette décision, qui pourrait faire jurisprudence. Les Églises protestante (unie) et catholique ainsi que la communauté juive ont salué une juste décision.

Le procès a débuté le 15 octobre et a été suivi avec beaucoup d’attention en Australie, comme en Angleterre où une semblable loi «contre les propos dégradants contre le peuple ou la religion» est à l’étude. L’Australie compte 300000 musulmans, dont la majorité dans les villes de Melbourne (chef-lieu de l’État de Victoria) et de Sydney.

La nouvelle législation antidiscrimation est entrée en vigueur en janvier 2002. Deux mois plus tard, une première plainte était-déposée. 

Top Chrétien - 20 déc 2004
http://www.topchretien.com/topinfo/affiche_info_v2.php?Id=7755 
 
 

Islamophobie

Jeudi 6 juillet 2006

En Belgique, le patron d’une PME flamande est menacé de mort parce qu’il tolère le voile d’une employée.

L’affaire, qui survient dans une région où l’extrême droite xénophobe est devenue la première formation, dépassant 25 % des intentions de vote, embarrasse les partis politiques.

Sur le coup de 10 heures, lorsque la Renault rouge de la Poste pénètre dans la cour de son entreprise, Rik Remmery dévale les marches de son bureau. “Cela a déjà dû être examiné par la police”, se rassure-t-il en scrutant le paquet d’enveloppes que lui remet le facteur.  Rita, son épouse, n’est pas moins anxieuse. “Ça va, ça va, rien aujourd’hui…”, lâche le patron flamand. Ce ne sera pas le jour de la sixième lettre de menaces. C’est le 22 novembre que la série a commencé. Un envoi anonyme exige que Naïma Amzil, une Belge d’origine marocaine, âgée de 31 ans, employée depuis 1996 par cette entreprise de plats préparés, ôte son voile lorsqu’elle travaille. “Il n’y avait pas de quoi rire, mais j’ai cru à une blague”, raconte Rik Remmery, un ancien policier de 51 ans, qui a commencé à cuisiner dans sa maison en 1987. Huit ans plus tard, il rachète un bâtiment qu’il agrandit et se lance dans une activité industrielle qui lui permet désormais d’employer une cinquantaine de personnes. Parmi elles, quelques Françaises venues de la banlieue lilloise, proche de cette zone baptisée la “Californie flamande” parce que les success stories d’entreprises y abondent. Ici, le chômage est quasi inexistant et un foulard n’est pas un obstacle à une embauche. “Moi, je n’ai pas d’avis sur cette question du voile, explique le patron, dans un savoureux mélange de flamand et de français. Dans l’usine, tout le monde porte d’ailleurs un couvre-chef, pour des raisons d’hygiène. Mais, bien sûr, je sais qu’il n’y a qu’une femme voilée dans notre coin.” Remise à la police, la première missive de menaces se retrouve un peu plus tard dans un quotidien. L’affaire alerte la Flandre, une région où l’extrême droite xénophobe est devenue la première formation politique, dépassant 25 % des intentions de vote. A Ledegem, un gros bourg sans âme et sans histoire, 2 élus, sur les 5 du conseil municipal, sont membres du Vlaams Belang, l’ancien Vlaams Blok. Signée “Vrij Vlaanderen” (Flandre libre), la lettre reprend la dénomination des jeunes du parti, mais les dirigeants du Belang assurent à Rik Remmery que leur formation n’a rien à voir dans cette histoire. Une deuxième lettre suit, menaçant la femme de Rik Remmery ainsi que ses deux enfants, et leur prédisant “un cauchemar”. La troisième, signée cette fois “Nieuw Vrij Vlaanderen” (Nouvelle Flandre libre), exige de Naïma Amzil qu’elle ôte également son foulard hors de l’usine. La quatrième traite M. Remmery de “mauvais Flamand” et l’accuse de “collaborer avec les musulmans”. Elle annonce que 250 000 euros seront offerts à celui qui le tuera dans l’année. La cinquième, enfin, parvenue le 29 décembre, fait “craquer” nerveusement Rita Remmery. Manuscrite, elle contient une balle, destinée, selon l’auteur, au patron de Ledegem. Désormais, son entreprise et sa maison font l’objet d’une surveillance quasi permanente.

DÉMISSION REFUSÉE

Rik Remmery a les larmes aux yeux lorsqu’il dit son espoir que tout cela s’arrêtera bien vite, d’autant qu’un suspect a été arrêté il y a quelques jours, sans que l’on sache si cette piste mènera plus loin que celles qui ont déjà été suivies. Le patron a, en tout cas, refusé la démission que son employée lui a présentée. “Elle a besoin d’argent et, après toute son histoire, qui voudra l’embaucher ?, s’emporte-t-il. Je ne veux pas qu’elle reste chez elle, qu’elle n’ait plus de contacts sociaux ; ce n’est pas cela l’intégration.” Avant cela, la jeune femme avait accepté de retirer son foulard dans l’usine. “Elle a longuement pleuré, cela a été très poignant pour nous tous”, dit Rik Remmery. “La douleur est semblable à celle d’une mère privée de son bébé, mais ma religion me force aussi à songer au bien d’autrui”, explique, quant à elle, la jeune femme, qui s’est mise en congé. Elle évite de se montrer, même si ni elle ni son mari marocain n’ont été directement menacés. “C’est triste de voir à quoi conduisent certains débats”, ajoute la jeune femme. Elle ne parle pas des critiques de certains sites Web islamistes, qui lui reprochent d’avoir cédé au chantage. Pas plus que des coups de fil d’autres jeunes musulmanes, qui lui racontent que des employeurs ont profité de cette affaire pour forcer leurs employées à ôter leur voile, “par crainte des ennuis possibles”. Rik Remmery, lui, a reçu les encouragements de plus de 20 000 personnes, sur le site Web d’Unizo, une association de PME flamandes. “Je ne veux être un exemple pour personne, réplique-t-il.

Et je n’avais aucun besoin de notoriété”, ajoute-t-il. Quelques voix discordantes affirment, en effet, qu’il a organisé sa propre publicité en montant l’affaire en épingle. Les politiques flamands, tétanisés par le Vlaams Belang, sont silencieux, se contenant d’indiquer qu’”une enquête est en cours”. Le roi Albert II, lui, recevra Rik et Rita Remmery, ainsi que leur employée, dans quelques jours. “Cela me donne du courage”, commente le patron devenu, à son corps défendant, un symbole.

Le Monde – 7 janvier 2005
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-393120,0.html
 

Une mosquée visée par une “substance explosive” dans l’est de la Belgique
 

Des inconnus ont lancé, dans la nuit de mardi à mercredi, une “susbtance explosive” sur la mosquée de Beringen, dans l’est de la Belgique, a rapporté mercredi l’agence de presse belge Belga.
Une fenêtre a été détruite et son chassis endommagé, selon les responsables de la mosquée qui ont constaté les dégats mercredi.
Les auteurs “ont pu être influencé” par l’assassinat aux Pays-Bas du réalisateur néerlandais Théo van Gogh, a estimé le parquet d’Hasselt, cité par Belga.
Au Pays-Bas, une quinzaine d’attaques ont été perpétrées contre des mosquées, écoles ou églises depuis l’assassinat du cinéaste le 2 novembre, sans faire de victime.
AFP – 10 novembre 2004 - http://www.tv5.org/TV5Site/cinema/afp_article.php?idArticle=041110174822.06on5598.xml
 

 

 

Islamophobie

Jeudi 6 juillet 2006

Une centaine de tombes musulmanes ont été profanées au Danemark Copenhague. Des inconnus ont profané une centaine de tombes musulmanes dans la nuit de samedi à dimanche au cimetière protestant de Vestre Kirkegaard à Copenhague, a annoncé lundi la police danoise. “Ce n’est pas la violente tempête du week-end qui a provoqué cette destruction, car c’est uniquement la partie du cimetière réservée aux musulmans qui a été saccagée”, a déclaré Flemming Steen Munch, porte-parole de la police de Copenhague. “Cela arrive de temps à autre qu’on profane des tombes, chrétiennes aussi. Mais cette fois-ci c’est assez grave, au vu du nombre des tombes vandalisées et de certaines pierres tombales qui ont été carrément démolies par des instruments divers”, a-t-il souligné. Hamid El Mousti, membre social-démocrate du bureau municipal de Copenhague, d’origine marocaine, s’est déclaré de son côté “profondément choqué par l’ampleur de ces actes de vandalisme”. “C’est la première fois qu’on profane autant de tombes, ce qui montre que l’intolérance a gagné du terrain au Danemark, et c’est inquiétant”, a-t-il déclaré. “Ce vandalisme de grande ampleur est malheureusement le résultat de l’attitude xénophobe de certains hommes politiques, comme au sein du Parti du Peuple danois (PPD, extrême droite), qui soutient le gouvernement et qui se permet de dire librement à la tribune du parlement que l’islam est une religion terroriste”, a-t-il constaté. AFP – 10 janvier 2005 - http://www.yabiladi.com/article-societe-318.html

Islamophobie

Jeudi 6 juillet 2006

Inde : retour sur des pogroms antimusulmans D’abord attribué à une attaque de musulmans, l’incendie d’un train de pèlerins hindous en février 2002 au Gujarat serait dû à un accident, selon une enquête. Une commission d’enquête gouvernementale a créé la stupeur, hier en Inde, en annonçant que l’incendie d’un train transportant des pèlerins hindous dans l’Etat du Gujarat, le 27 février 2002, était «accidentel» et non criminel. Selon les résultats préliminaires de l’enquête, menée sous la direction d’un ancien juge de la Cour suprême, U.C. Banerjee, ce feu aurait en réalité été déclenché par un mégot ou un réchaud, en tout cas «sans aucune contribution extérieure». Une révélation explosive puisque l’incendie du Sabarmati Express, qui avait tué 59 passagers et déclenché les pires émeutes interconfessionnelles qu’ait connues le pays en dix ans, avait jusqu’ici toujours été présenté comme un «complot prémédité». Selon la version des autorités locales, le train avait été attaqué par une foule de musulmans à sa sortie de la gare de Godhra. 

Particulièrement actifs au Gujarat, les mouvements fondamentalistes hindous avaient alors lancé de sanglantes «représailles» contre la minorité musulmane, faisant plus de 2 000 morts à travers l’Etat. Les autorités locales, dirigées par l’aile la plus extrémiste du parti nationaliste hindou, le BJP, avaient fermé les yeux sur ces violences, ordonnant même à la police de ne pas intervenir. Quant au gouvernement fédéral, lui aussi aux mains du BJP à l’époque, il avait qualifié ces émeutes de «réaction spontanée» à la «provocation» de Godhra. A ce jour, 75 suspects sont toujours derrière les barreaux dans le cadre de l’enquête sur le Sabarmati Express.  «Conspiration». Près de trois ans après les faits, il semblerait maintenant que cet incendie n’ait été qu’une excuse pour déclencher des pogroms antimusulmans qui étaient, en fait, planifiés de longue date. Eliminant une à une les hypothèses selon lesquelles le feu aurait pu être déclenché par «de l’essence», «une action scélérate» ou «un court-circuit», les enquêteurs estiment que le feu ne peut être que le résultat de quelqu’un qui fumait ou qui cuisinait à l’intérieur même du wagon S-6. Une thèse rejetée par la police du Gujarat, qui maintient sa version d’un «acte prémédité et exécuté par des criminels», voire une «conspiration manigancée par une organisation terroriste». Selon elle, des malfrats auraient jeté de l’essence dans le train. Une éventualité que le nouveau rapport juge cependant «totalement exclue puisqu’il y a d’abord eu une odeur de brûlé, suivie par de la fumée, puis ensuite par des flammes». Depuis trois ans, des observateurs avaient déjà émis des doutes sur les circonstances de l’incendie et souligné que les pogroms semblaient particulièrement bien organisés pour une «réaction spontanée». Les émeutiers avaient en effet ciblé les maisons et commerces musulmans avec une précision quasi chirurgicale, laissant penser qu’ils en possédaient déjà la liste. Six mois plus tard, le BJP avait par ailleurs provoqué ­ et remporté ­ des élections anticipées au Gujarat en capitalisant sur les divisions religieuses consécutives aux affrontements. Désormais, il semblerait que les mouvements extrémistes hindous, dont le BJP est l’émanation politique, aient carrément pu provoquer les massacres en faisant passer l’accident de Godhra pour un attentat. Publication précoce. Aujourd’hui dans l’opposition au niveau fédéral, le BJP a réagi en accusant le nouveau gouvernement, dirigé par le parti du Congrès (centre gauche), d’utiliser ce dossier à des fins politiques. Commandé en septembre dernier, le rapport sur l’incendie de Godhra n’était, en effet, pas attendu avant mars, or sa publication précoce tombe à pic pour discréditer le BJP à la veille de trois élections régionales, prévues en février. Libération – 19 janvier 2005 - http://www.liberation.fr/page.php?Article=269101  

 

L’exigence laïque du respect mutuel

Mercredi 5 juillet 2006
LA RÉPUBLIQUE ET SES IMMIGRÉS  

RÉPUBLIQUE ET SES IMMIGRÉS

Yamina Benguigui
Réalisatrice de cinéma et de télévision, auteur du film Inch’ Allah dimanche.
  

Henri Peña-Ruiz
Philosophe, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris, membre de la commission Stasi, auteur de Qu’est-ce que la laïcité ?, coll. « Folio-Actuel », Gallimard, Paris, 2003.

 

   

Rampante, innocente ou malhonnête, une certaine « islamophobie » se fraie un chemin dans le débat public français (1). Cette stigmatisation ne date cependant pas des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. L’islam serait, pour certains analystes, inassimilable par la société française, contrairement aux autres religions du Livre. Et l’on passe alors sous silence que ces dernières, au temps de leur domination politique, ont été aussi mortifères pour la liberté et pour l’égalité que la version intégriste de l’islam. Présenté comme ignorant la distinction laïque entre la sphère privée et la sphère publique, il signerait l’obsolescence du modèle républicain d’intégration. La délinquance constatée dans les banlieues ou l’affaire dite du « foulard islamique » illustreraient cette analyse.

D’autres, au contraire, affichent une certaine « islamophilie » et demandent à la République de réviser sa laïcité, notamment en finançant sur fonds publics des mosquées ou l’intervention de religieux musulmans dans les établissements scolaires (2). Bref, de rétablir une reconnaissance officielle des religions, dont profiteraient logiquement toutes les confessions. Ainsi, l’archevêque de Strasbourg a-t-il suggéré que le régime concordataire d’Alsace-Moselle, qui consacre des discriminations positives pour les religions catholique, réformée et juive, pourrait bien constituer un modèle pour toute la France. Et Danièle Hervieu Léger demande une révision de la loi du 9 décembre 1905, qui parachève la séparation des Eglises et de l’Etat.

De même, l’intégration des personnes qui se reconnaissent dans l’islam nécessiterait des entorses à la laïcité de l’école publique, en autorisant l’intervention dans les classes des représentants officiels des confessions. On invoque aussi le prétendu silence des programmes scolaires en matière de connaissance des faits religieux et mythologiques. Pourtant, les programmes d’histoire, de lettres, d’histoire de l’art et de philosophie permettent d’aborder ces questions. Qu’ils ne le fassent pas suffisamment est peut-être vrai, même si cela reste à démontrer. Ce qui ne justifie en tout cas pas le recours aux représentants des confessions, qui pourraient naturellement avoir d’autres buts que la culture désintéressée. Imagine-t-on un prêtre parlant autant des crimes de l’Inquisition catholique que des textes bibliques attribuant à Jésus-Christ un message d’amour ? La connaissance objective requiert aussi bien l’approche des faits historiques que celle des doctrines.

ce qui doit valoir, c’est la distance propre à la déontologie laïque, faite à la fois de refus du prosélytisme et de respect de la diversité des convictions, religieuses ou non. A moins de croire que n’existent désormais que les conceptions du monde de type religieux, et que les citoyens qui ont d’autres options n’existent pas. La laïcité n’est pas volonté d’ignorer, mais souci de laisser aux familles l’élémentaire liberté de donner l’éducation de leur choix, dans la stricte conformité au principe d’égalité, en dehors de l’école. Celle-ci, en effet, a le souci de ce qui est commun à tous, et non seulement à certains : c’est à ce titre qu’elle est ciment social et facteur de paix. Qui ne voit d’ailleurs le danger de faire droit aux adeptes des diverses croyances au sein de l’espace scolaire, et d’y introduire la guerre des dieux comme naguère dans certaines écoles canadiennes, où les jeunes adeptes des religions s’affrontaient sur la base des symboliques vestimentaires arborées (3) ?

Cela signifie-t-il qu’il n’y ait rien à faire pour favoriser une meilleure intégration ? Certainement pas. Rien dans l’islam ne s’oppose au respect de la laïcité. Au contraire, seule la laïcité républicaine peut permettre l’intégration pacifique de populations différentes. Dans l’Etat de droit républicain, la même justice doit valoir pour tous, immigrés aussi bien que natifs du pays. Les « immigrés » n’ont plus à être distingués. Ils sont devenus une composante de la population. Il faut donc qu’aucun choix particulier, en matière de religion ou de vie privée, n’y soit privilégié par la loi commune. C’est justement ce qui définit la laïcité : croyants des diverses religions ou athées se voient reconnaître la liberté absolue de conscience et l’égalité dans tous les domaines (lire Qui représentera les musulmans de France ?). Ce qui implique la neutralité confessionnelle de l’Etat et son souci de mettre en valeur ce qui unit plutôt que ce qui divise.

Sur un pied d’égalité

O n voit que les différences de culture ou de religion ne sont pas niées, mais vécues de telle façon que demeure possible un espace régi par le seul bien commun, et ouvert à tous. Communauté de citoyens, la nation républicaine ne se fonde en principe sur aucune référence religieuse, aucun particularisme culturel, aucune conception obligée de la vie privée. La République n’est pas chrétienne ou islamique : elle s’interdit de se réclamer d’une confession militante, ou d’un athéisme officiel - et c’est pour cela qu’elle accueille tous les individus en les plaçant sur le même pied d’égalité, quelle que soit leur option personnelle. Il n’y a rien en elle qui puisse justifier l’exclusion, ou la rendre possible.

Bien sûr, il faut que les hommes coexistent harmonieusement et qu’en cultivant leurs préférences singulières ils ne soient pas conduits à l’affrontement. En République laïque, le rôle de la loi commune est de rendre possible et d’organiser cette coexistence, et de préserver ce bien commun irremplaçable que constitue l’espace civique accueillant à tous. Le respect des préférences privées a dès lors pour condition qu’elles ne prétendent pas annexer la sphère publique ni compromettre la recherche de l’intérêt commun par des privilèges légaux accordés aux religions ou aux spiritualités athées.

Dans une telle conception, les individus sont sujets de droit, et nul groupe particulier ne peut leur imposer quoi que ce soit. Ce danger trouve une illustration en Espagne, où des dispositions concordataires héritées du franquisme (Concordat de 1953, réaménagé en 1978) permettent à l’Eglise d’intervenir comme telle dans l’horaire normal des cours, par la médiation de personnels qu’elle désigne alors qu’ils sont payés sur fonds publics, et qu’elle peut révoquer au seul prétexte, par exemple, qu’ils viennent de divorcer. Or la logique de préservation de ces privilèges, par une sainte alliance des clergés, a conduit l’Etat espagnol à introduire dans certaines écoles publiques du sud du pays des religieux musulmans, dont la première exigence a été que les élèves filles portent le voile qu’elles se refusaient à porter auparavant. Ce double scandale défraie la chronique espagnole (4) et conduit le mouvement laïque à être de plus en plus écouté (5).

Certes, la France ne satisfait pas complètement aux exigences de l’idéal laïque, mais ce déficit ne peut disqualifier l’idéal lui-même. Les conquêtes sont partielles, et s’inscrivent dans un processus de laïcisation du droit et de la société qui est encore loin de son terme idéal. Mais elles peuvent d’ores et déjà bénéficier aux immigrés. Evidemment, cette garantie a pour condition une exigence qui s’impose à tous, sans exception : respecter la sphère publique et les lois qui la font vivre, puisque celles-ci, en principe, n’ont pour raison d’être que le bien commun. C’est précisément pour cela que le modèle républicain est intégrateur. Et que l’intégration ne produit nullement l’effacement des patrimoines culturels. Schéma idéal, dira-t-on, car la pratique est autre. Certes. Mais, concrètement, qu’est-ce qui explique un tel décalage ? Il y a bien d’autres facteurs concrets qui nuisent à une intégration pourtant promue par le droit.

Peut-être convient-il d’abord de mettre hors de cause l’héritage historique, et les traces que la culture et la religion dominantes, y ont laissées : calendrier, fêtes, usages, références quotidiennes sont propres à un lieu comme à une histoire. Elles paraissent étranges à celui qui vient d’ailleurs et possède d’autres repères. Mais faut-il les gommer pour mieux accueillir ? Cela est à la fois impossible et impensable. L’important n’est pas de réécrire l’histoire, mais de laïciser son héritage. Ce qui compte, c’est qu’aucun privilège juridique ne soit plus accordé au christianisme de ce fait. En outre, les mauvaises conditions de vie, l’exploitation sociale particulièrement intense, mais aussi des réflexes de xénophobie ou de racisme, d’intolérance à l’égard de l’autre, produisent de l’exclusion.

L’erreur trop souvent commise est d’imputer à la République elle-même ce qui ne relève pas d’elle. Et de voir dans les exigences laïques et républicaines la source d’une exclusion qui a de tout autres causes. Erreur souvent dictée par la mauvaise conscience liée au souvenir de la colonisation. Celle-ci, pourtant, n’est pas imputable au modèle républicain. Il faut rappeler que le républicain Georges Clemenceau a condamné avec vigueur les expéditions coloniales de la IIIe République. Il convient donc de ne pas se tromper de combat ni d’oublier que la laïcité a rendu possible le « creuset français ».

Quel paradoxe ce serait de renoncer à des principes qui ont joué un tel rôle, sous prétexte de mieux intégrer, alors qu’on prendrait ainsi le chemin exactement inverse ! Suivons pour cela Victor Hugo et Jaurès, qui unissaient la République sociale et l’émancipation laïque dans un même idéal. Ceux qui donnent tant à la République, en assumant des tâches souvent ingrates et mal rétribuées, doivent jouir de la plénitude des acquis sociaux, sans discrimination implicite ou explicite. Enfin, il faut que soit assurée une visibilité de toutes les composantes de la République parmi les acteurs de la vie sociale, dans les médias, ainsi que dans l’art.

Pour favoriser l’intégration dans le respect de la laïcité, la République doit aussi témoigner de réels « égards », sans que jamais soit mise en cause la loi commune à tous. Si l’on ne peut pour cela réécrire l’histoire ni modifier les paysages et la culture héritée, on peut en revanche tout faire pour que les nouvelles composantes de la population jouissent concrètement de la possibilité de vivre dans la société à égalité.

Quelques mesures simples

S ans transiger avec la laïcité de l’école publique et la nécessité de la préserver de toute manifestation ostentatoire d’appartenance religieuse, il est toutefois possible de faciliter l’accueil des jeunes de toutes origines par quelques mesures simples, et à fort coefficient symbolique. Dans les cantines, par exemple, la généralisation du choix entre deux plats pour les repas servis résoudrait de façon discrète la question des interdits alimentaires. L’attribution d’une autorisation d’absence exceptionnelle, chaque année, pour motif religieux, pourrait être envisagée. Dans un cas comme dans l’autre, il n’y aurait pas à consacrer de régime juridique différent, mais simplement à témoigner d’égards.

L’introduction dans les disciplines d’enseignement qui le permettent (histoire, lettres, philosophie, histoire de l’art, musique, arts plastiques) d’une approche plus développée des grandes cultures, et notamment de celles qui peuvent toucher plus directement la mémoire des immigrés, serait sans doute une bonne chose. Le tout bien sûr dans le strict respect de la laïcité, qui requiert une étude raisonnée et une mise à distance, et exclut tout prosélytisme.

Pour permettre aux musulmans de se doter de lieux de culte et de construire des mosquées, il conviendrait de mettre un terme aux discriminations foncières comme celles qui conduisent certaines municipalités à faire entrave à la vente de terrains destinés à de telles constructions. Enfin, la laïcité ne peut vraiment s’exercer que lorsqu’on reconnaît à tous les citoyens de toutes confessions le droit d’être enterrés suivant leur religion et leurs coutumes. Trop peu de carrés musulmans existent dans les cimetières. Permettre à ceux qui le souhaitent de sacraliser la terre de France comme terre de sépulture, c’est donner des ferments pour l’enracinement des jeunes générations.

 

 

Yamina Benguigui et Henri Peña-Ruiz.
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Lire :
- Petite histoire de l’intégration à la française

(1) Lire Alain Gresh, « Islamophobie », Le Monde diplomatique, novembre 2001.

(2) Lire, par exemple, Henri Tincq, Le Monde, 24 octobre 2001.

(3) Lire Catherine Clément, « Le signe qui tue », Le Messager européen, n° 3, page 207.

(4) El Pais, Madrid, 5 novembre 2001.

(5) « Europa laica », la « Fundation Cives » et la Ceapa, fédération de parents d’élèves en révolte ouverte contre les discriminations sur critère religieux.

 

 
       


LE MONDE DIPLOMATIQUE | janvier 2002

Les musulmans dans l’angoisse

Mercredi 5 juillet 2006
 

Terrorisme. Fortement affectée par les attentats qui ont frappé Londres jeudi dernier, la communauté musulmane redoute une recrudescence des actes islamophobes à son égard. Reportage.

 

Londres,De notre correspondante —

Mosquée de Londres. La prière du vendredi est perturbée en raison du climat de terreur né des attentats. La présence de la police est renforcée pour éviter tout acte de haine. La communauté musulmane britannique est une fois de plus prise de panique et craint des actes de représailles. Pour se démarquer des attentats terroristes, l’Association islamique de Grande-Bretagne (The Moslem Association of Britain, MBC), qui a fortement condamné les attaques, a lancé un appel pour que les prières de ce vendredi soient consacrées aux victimes des attentats. Dans son prêche, l’imam, cheikh Abdul Qayum, condamne ces actes de violence. Il veut que les criminels soient poursuivis et punis « quelle que soit leur religion. Les musulmans de Londres sont eux aussi des victimes autant que leurs concitoyens ». L’une des familles musulmanes d’origine bengale présente se sent particulièrement concernée. Ses prières sont consacrées à Sahara Islam, 22 ans, disparue depuis les attentats. A la sortie de la prière, son grand-père, un vieux barbu tend, d’une main tremblante, une photo d’une jeune fille souriante vêtue d’une robe bengale, de couleur bleue. Dr Hasan, l’oncle de Sahara, explique : « Elle a été probablement piégée dans le tunnel entre les deux stations d’Aldgate et de Liverpool. Elle a deux portables et aucun d’eux ne répond. Jusqu’à présent, elle n’a été admise dans aucun hôpital ».

La photo de Sahara n’est seulement pas exposée à la mosquée. On la trouve, avec d’autres photos de disparus, devant les stations de métro mais aussi sur la une des journaux londoniens. L’Evening Standard, quotidien du soir qui ne s’est jamais peut-être aussi bien vendu. Sa « Une » au lendemain des attentats a été consacrée à trois disparus, Jamie, Neetu et Mike. Un Blanc, une Indo-Pakistanaise et un Vietnamien. Trois victimes d’origines différentes qui incarnent le caractère multiracial de Londres. Toutefois, si la presse dans sa quasi-totalité souligne l’unanimité de la société face à ces attaques, la crainte d’actes de haine anti-raciale est bien présente. Le spectre de l’après-11 septembre est toujours là.

Pourtant, cette fois-ci, la police et les médias ont en fait bien réagi. C’est ce qu’estime Massoud Shardjarareh, directeur de l’Association islamique des droits de l’homme, réputé pour ses virulentes critiques à l’égard de la police. Selon lui, la police et les médias ont été beaucoup plus compréhensifs, plus protecteurs à l’égard des communautés musulmanes qu’il y a 4 ans. « Le Home Office (ministère de l’Intérieur) a bien fait de ne pas vouloir désigner une communauté en particulier en tant que suspect. Tony Blair a été le seul à faire cette gaffe d’associer l’islam aux événements de jeudi », estime-t-il.

Cela dit, le discours officiel n’a pas porté ses fruits partout dans le pays. Et malgré la retenue générale, certains abus ont eu lieu. Selon l’Association islamique des droits de l’homme, certaines femmes voilées ont été agressées dans le centre de Londres et trois mosquées ont été attaquées. A Kent, dans le sud-est de la capitale, un temple sikh, pris pour une mosquée, a été aussi sujet de représailles. Au total, une soixantaine d’incidents ont été aussi rapportés à la police. Un chiffre qui pourrait être en deçà de la réalité car certains actes individuels ne sont pas répertoriés.

Finsbury Park. Autre mosquée, la Muslim Welfare House. Les fidèles se font rares. Les têtes blondes, des journalistes pour la plupart, sont bien plus nombreuses. Le directeur de la mosquée, Fadi Itani, distribue un prospectus sur lequel est affiché : « Venez et rencontrez vos voisins ». Il prépare des journées « portes ouvertes ». « Nous avions fait un gros travail d’explication après le 11 septembre, afin de dissocier l’islam de ce genre d’actions. Peut-être va-t-il falloir que nous recommencions ». Pour lui, il est nécessaire que les gens connaissent « le véritable esprit de l’islam ». Une tentative de se mettre à distance des attentats commis, notamment dans ce quartier du nord-est de Londres, surnommé le Londonistan en raison notamment des prêches enflammés que tenait le prédicateur Abou-Hamza Al-Masri, un Britannique d’origine égyptienne avant son arrestation pour incitation à la haine raciale. Ici, plus de 80 % de la population est musulmane. Si le directeur de la mosquée essaye de maintenir un discours apaisant et serein, contrairement à son prédécesseur, les habitants sont plutôt sur la défensive. S’éclipsant au plus vite, leurs réactions sont très réservées. Polies mais fermées, du genre « pas de commentaire ». Ou bien politiquement correct : « Ça n’a rien avec l’islam. C’est terrible … »

Autre quartier à majorité musulmane, même ambiance. A Edgewarde Road, la communauté arabe est toujours sous le choc. La station du métro au coin de la rue a été l’une des cibles des attaques. Ce quartier est réputé par la forte présence des Arabes, résidents, mais aussi touristes en provenance de la région du Golfe. Ici, on favorise la théorie du complot anti-musulmans. Pour Ahmad Firsi, journaliste à Moslems News, « Ce crime a été commis contre les musulmans et la société britannique rien que pour semer la zizanie entre eux ». Des associations musulmanes avaient lancé des appels aux femmes voilées de ne sortir qu’en cas de besoin. « Notre expérience de 2001 nous a appris que les femmes voilées sont les plus vulnérables dans ce genre de situation », justifie Ahmad Cheikh, chef de l’Union musulmane de la Grande-Bretagne. Un mot d’ordre moyennement suivi. « Il fallait tout de même que je me rende à mon travail », explique une jeune professeur voilée. Et d’ajouter : « J’ai pris l’habitude d’ignorer les intimidations dans la rue. Même si cette fois-ci j’ai eu un peu plus peur en prenant le bus ». Un sentiment partagé par bien d’autres … .

Khouloud Al-Gamal

Coups de feux contre la mosquée de Castillon-la-Bataille

Mardi 4 juillet 2006
Samedi 15 Janvier 2005

 BORDEAUX (AP) — Deux coups de feux ont été tirés contre la porte de la mosquée de Castillon-la-Bataille (Gironde) dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès de l’Association musulmane de Castillon (AMC).

Les deux coups de feux ont été tirés avec des cartouches de chasse et à faible distance. Cet événement se produit exactement deux semaines après une agression semblable contre la mosquée d’Agen, dans le département limitrophe du Lot-et-Garonne. Environ un millier de personnes, de toutes confessions et de tous mouvements laïcs, avaient manifesté à Agen pour dénoncer cet acte.

«Nous n’avions jamais eu de menaces, il n’y a pas eu de revendications et pas d’inscriptions», a expliqué le secrétaire de l’AMC, Jean-Paul Danlos. «Nous sommes une petite communauté musulmane intégrée dans une commune rurale de 3.000 habitants. Cette multiplication, après Sartène (Corse-du-Sud) et Agen, est inquiétante», a-t-il ajouté. L’association a l’intention de porter plainte.

De son côté, le président du Conseil régional du culte musulman, Chareffedine Mouslim, a «condamné fermement cet acte islamophobe». «Nous devons être main dans la main pour préserver la quiétude de notre pays. J’espère qu’après Agen et Castillon, la liste ne s’allongera pas. J’espère d’ailleurs qu’il n’y a pas de liste « a-t-il déclaré à l’Associated Press. AP

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