Liste des actes islamophobes : 2ème partie
L’école fait la tête aux mères voilées
Des établissements refusent de les voir servir d’accompagnatrices lors de sorties.
près le foulard des lycéennes, celui des mères. Si l’autorisation accordée aux mères voilées d’entrer dans les établissements scolaires a été implicitement réaffirmée après le vote de la loi sur la laïcité, ces dernières ne sont pourtant pas toujours les bienvenues lorsqu’elles se proposent d’accompagner les sorties des enfants. Le ministère de l’Education nationale a beau être catégorique, assurant qu’il est «absolument illégal d’empêcher les mères voilées d’accompagner les enfants», il n’empêche : à plusieurs reprises, certaines mères se sont vu opposer une fin de non-recevoir. De fait, le libre arbitre du chef d’établissement et des rectorats semble prévaloir. Quinze jours après la rentrée, le problème s’est posé dans une école primaire de Villemonble (Seine-Saint-Denis). Jean-Marc Minetto, responsable des parents d’élèves et membre de la FCPE (principale fédération de parents d’élèves), est averti . «Visiblement, les consignes de l’inspecteur d’académie en début d’année étaient de refuser les accompagnatrices voilées : il fallait voir le moins de foulards possible aux alentours des écoles.»
Mauvaise lecture. L’inspectrice de l’Education nationale est saisie. Elle fouille les textes et, au final, fait rectifier le tir en autorisant la présence de l’accompagnatrice voilée. Dans une académie voisine, à l’inverse, on assume les interdits. L’explication du rectorat des Hauts-de-Seine témoigne pour le moins d’une mauvaise lecture de la circulaire d’application de la loi du 15 mars qui, d’après le texte, «ne concerne pas les parents d’élèves» : «L’an dernier, nous avons étudié le problème des sorties. La décision de l’inspecteur de l’Education nationale en charge de la circonscription de Nanterre a été de refuser aux femmes voilées d’accompagner les enfants. La loi sur la laïcité ne mentionnant pas les parents, il n’y a pas à revenir sur cette décision.» Une décision justifiée par le fait qu’une mère accompagnatrice se trouve dans une situation identique à un agent de l’Education nationale et «doit donc être soumise aux mêmes règles». «Question d’appréciation, surtout lorsqu’il s’agit d’accompagnatrices occasionnelles», rétorque un délégué de parents d’élèves.
Ces cas à la marge révèlent que l’application de la loi sur la laïcité bute sur de sérieux problèmes d’interprétation. Impossible, dès lors, d’éviter que par ricochet certaines femmes chargent ces décisions de sous-entendus, et se sentent stigmatisées. Lorsque Nabila, 27 ans, a été prévenue par la directrice de l’école maternelle de Romans-sur-Isère (Drôme) qu’elle ne pourrait pas conduire la classe de ses enfants à la bibliothèque, elle a bondi de colère.
Doute. «Je suis remontée comme jamais et prête à porter plainte. La loi ne concerne pas les parents. Ce qui me choque le plus, c’est que cette règle ne s’applique que dans les écoles classées REP [réseau d’éducation prioritaire]», dit-elle. Vrai et faux. Un courriel envoyé en juin par le chargé REP et politique de la ville à l’inspection académique de Valence a semé le doute dans la tête des directeurs d’école concernés. Extrapolant une déclaration du ministre de l’Education nationale précisant que les mères pouvaient accompagner leurs enfants à la maternelle dans la tenue de leur choix entre 8 h 30 à 9 heures, il a estimé qu’en dehors de ces horaires il fallait bannir le voile. D’où la position d’une directrice, un peu déboussolée : «J’applique la loi, j’interdis toutes les accompagnatrices voilées.» Jusqu’à ce que le rectorat, saisi peu après de l’affaire, reconnaisse, la semaine dernière, «un problème d’interprétation très local» et rappelle «clairement que la loi du 15 mars ne s’applique pas aux parents d’élèves».
Une quinzaine de jours après la rentrée, la FCPE a volé au secours des mères de famille musulmanes qui portent le foulard. «Aucune consigne écrite ministérielle n’a été donnée, contrairement à ce qu’affirment certains inspecteurs ou certains directeurs d’école, écrit alors la fédération dans un communiqué. Dans l’attente d’une clarification juridique, nous devons soutenir ces mères que l’on exclut arbitrairement.» A la fédération, on met également en garde contre d’autres invraisemblances qui pourraient survenir si les règles concernant les mères voilées ne sont pas clairement définies. Et d’imaginer, par exemple, le cas d’une femme en foulard, représentante des parents dans un conseil de discipline chargé de statuer sur l’exclusion d’une jeune fille qui refuse d’ôter son voile à l’école.
Grattage. Reste que, pour un grand nombre d’associations, ces difficultés autour de mères voilées symbolisent les tentatives d’élargir imperceptiblement le champ d’application d’une loi qui ne concerne pourtant que les élèves, les enseignants et le personnel administratif. «Sous couvert de la loi sur la laïcité, une impunité s’est mise en place depuis la rentrée, prétend Samy Debah, responsable du Collectif contre l’islamophobie en France. On a l’impression que si on peut gratter un peu plus de retraits de voiles, c’est toujours ça de gagné.»
Libération – 12 octobre 2004 -
 http://www.liberation.fr/page.php?Article=245443
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Nouvelle profanation dans un cimetière militaire
[…] la seule tombe musulmane du cimetière a été profanée, sa stèle ayant été cassée et volée, selon la gendarmerie.
AFP – 12 octobre 2004
Tirs contre un lieu de culte musulman inoccupé à L’Ile-Rousse (Haute-Corse)
Un ou des inconnus ont tiré à deux reprises dans la nuit de samedi à dimanche sur la porte d’un bâtiment abritant un local de prières musulman à L’Ile-Rousse, en Haute-Corse, a-t-on appris lundi auprès des gendarmes. Les tirs ont été entendus vers 5h00 du matin, alors que le local était vide, et deux impacts de balles de calibre 22 Long Rifle ont été relevés sur la porte par les gendarmes, chargés de l’enquête. Samedi, plus de 2.000 personnes ont manifesté à Ajaccio pour protester contre la recrudescence des actes violents et attentats visant la communauté maghrébine en Corse.
France 3 – 25 octobre 2004 - Un abbé picard injurie le Coran dans son bulletin paroissial
AFP | 04.11.04 |
L’abbé Philippe Sulmont, curé de Domqueur (Somme), s’en prend au Coran en termes injurieux dans son bulletin paroissial du mois de novembre, selon une copie que s’est procurée l’AFP. Le curé avait déjà été condamné en janvier 2004 par le tribunal correctionnel d’Abbeville à 800 euros d’amende pour “provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence” pour ses écrits dans ce bulletin paroissial de novembre 2002. Le ministère public avait demandé une peine d’amende de 1.000 euros. “Les Asiatiques prolifèrent et nous envahissent, véhiculant une idéologie menaçante pour le monde entier. En effet, je dirais par ailleurs, l’islam +modéré+ n’existe pas. Toutes les populations infectées par la religion musulmane sont endoctrinées par le Coran, un sacré livre qui est le manuel pratique pour que s’étende le règne du démon aux dépens du Royaume du Christ !”, avait notamment écrit l’abbé dans le bulletin de 2002. Dans le bulletin de novembre 2004 portant le numéro 395, l’abbé Sulmont s’en prend à nouveau aux Asiatiques et à l’islam et affirme ne pas craindre de se retrouver en prison.
AFP – 4 novembre 2004 -
http://www.fairelejour.org/breve.php3?id_breve=725
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Croix gammée sur le lieu de culte musulman à Aulnoye-Aymeries (59 Nord)
Tag sur la Mosquée: une ville s’interroge..
Dans la nuit de dimanche à lundi, une croix gammée a été peinte sur la façade de la mosquée d’Aulnoye. La communauté musulmane est consternée, le maire a exprimé son indignation. Ce sont des fidèles qui, en se rendant au lieu de culte musulman pour la prière du matin, ont découvert le tag apposé entre la porte d’entrée et la fenêtre. Le président de l’Association islamique d’Aulnoye Amar Moussa est venu constater les faits dans la journée. Mardi, il s’est rendu au commissariat pour retourner à la mosquée avec des policiers qui ont photographié les tags. «Tout le monde est surpris, a réagi Amar Moussa, c’est inadmissible. Nous n’avons jamais eu de problèmes ici. Aulnoye est un village, notre communauté une petite famille.» Avant de se rappeler des faits similaires survenus il y a environ trois ans, quand le mur de la mosquée avait été couvert de textes xénophobes. Le président de l’Association islamique n’a pas souhaité déposer une plainte, estimant qu’«il s’agit, espérons-le, d’un acte isolé perpétré par des gamins.» Pour Moussa Allem, l’un des fidèles de la mosquée, «cet acte s’inscrit parfaitement dans le climat de haine qui s’installe en France contre l’Islam. Les gens expriment leur racisme de plus en plus “librementâ€. Il faut condamner tous les actes qui visent musulmans, juifs ou autres minorités religieuses.» Le maire d’Aulnoye Bernard Baudoux a également tenu à exprimer son indignation. «Nous avons toujours vécu dans la tolérance à Aulnoye. Ce ne sont pas quelques trublions qui nous feront changer nos habitudes. Nous devons nous respecter mutuellement, si non il devient impossible de vivre ensemble. Ces actes prouvent une fois de plus que la lutte contre le fascisme n’est jamais terminée. Même si les acteurs de ces faits ne forment qu’une petite minorité, il faut la combattre.»
LNMF – 19 novembre 2004 - http://lnmf.net/
Une centaine de musulmans empêchés de manifester devant la mairie des Ulis
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Une centaine de musulmans voulant se rassembler, samedi matin, sur le parvis de la mairie des Ulis (Essonne) pour réclamer une mosquée plus grande en ont été empêchés par la police a-t-on appris de source policière. Ils se sont alors dirigés sur l’aire d’une fête foraine toute proche avant de se disperser sans incident, a-t-on précisé de même source. Les forces de l’ordre avait interdit ce rassemblement après que samedi dernier, près de 1.200 musulmans se soient réunis pour prier devant la mairie, ce qui est interdit par la loi, pour marquer la fin du Ramadan, a-t-on également indiqué. “Les gens ont eu peur devant un tel déploiement de force policière”, a déclaré Okba Cheikiri, secrétaire général de l’association cultuelle des musulmans des Ulis joint par téléphone par l’AFP, pour expliquer le peu de manifestants. Cette association proteste contre le refus de la mairie d’agrandir la future mosquée. La mairie a inscrit le projet de la future mosquée dans le plan local d’urbanisme, aux côtés d’autres projets tels que la piscine municipale. Des manifestants musulmans se réunissent tous les samedis depuis début septembre aux Ulis pour obtenir une augmentation de sa surface.
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FP – 20 novembre 2004 -
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Tirs contre une mosquée à Sartène: l’imam échappe de peu à la mort
Un imam marocain a échappé de peu à la mort, dans la nuit de vendredi à samedi à Sartène, où des inconnus ont tiré plusieurs coups de feu à travers la porte d’une maison abritant un lieu de culte, derrière laquelle il se trouvait.
Vers 02h30, “j’ai entendu quelqu’un qui frappait très fort à la porte, j’étais couché. Je suis allé vers la porte, ils criaient +les Arabes dehors+. C’était la voix de quelqu’un de jeune”, a déclaré à l’AFP Mohamed El Atrache, encore très choqué.
“Et ils ont tiré! Je me suis plaqué contre le mur et je les ai entendus partir tout de suite après”, a poursuivi l’imam, âgé de 53 ans.
Sur l’épaisse porte de bois de la maison située en contrebas de la rue principale de Sartène, qui accueille un lieu de culte et une association culturelle musulmane où l’imam passait parfois la nuit, dix impacts de balles sont visibles. Tous à hauteur de tête et de poitrine.
Dans le couloir qui mène à deux salles de prière, une porte vitrée est trouée en deux endroits et l’un des projectiles de 9 mm tirés par les inconnus s’est fiché dans le mur de la cuisine, à une dizaine de mètres de là .
Le procureur de la République d’Ajaccio, José Thorel, qui estime que la victime aurait été “criblée de balles” sans ses réflexes, a saisi les gendarmes d’une “enquête de flagrance pour tentative d’assassinat”.
En haut d’une volée de marches menant à la route, une croix gammée et l’inscription “Arabi Fora” (”les Arabes dehors”, en langue corse) peintes sur le goudron ont été recouvertes de sable.
Parmi la dizaine d’habitués de l’”Association culturelle musulmane de Sartène” venus soutenir l’imam, l’émotion est vive.
“Il y a un an, la même porte avait été arrosée d’essence et incendiée. Une enquête a été ouverte, mais elle n’a jamais abouti”, rappelle l’un d’entre eux, qui souhaite garder l’anonymat.
“Ici, le problème, c’est qu’on n’a pas d’ennemi en face pour tenter de s’expliquer avec eux (…) Nos gosses sont nés ici, on est intégrés et on n’a pas de problème avec les gens d’ici”, déclare un autre.
“Je n’ai jamais eu de menaces, confirme M. El Atrache, je suis ici depuis douze ans, c’est la première fois que ça arrive, maintenant j’ai peur”.
“Mais je ne crois pas qu’ils étaient venus ici avec l’intention de me tuer. C’est un peu comme à Bastia, Ajaccio ou ailleurs, des jeunes qui n’ont rien à faire”, estime-t-il.
Le préfet de Corse, Pierre-René Lemas, a condamné l’”attentat” et indiqué que le ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin, “a confirmé ses instructions de fermeté à l’égard de tous actes xénophobes ou racistes.”
Les maires de Bastia et d’Ajaccio, Emile Zuccarelli (PRG) et Simon Renucci (DVG), et celui de Paris, Bertrand Delanoë (PS), ont vivement condamné ce nouvel acte de violence raciste, tout comme le Parti socialiste.
Le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Fouad Alaoui a quant à lui réclamé “une protection de proximité des lieux de culte musulmans en Corse”.
Les autonomistes du Parti de la Nation Corse (PNC, modéré) ont eux aussi condamné l’attentat, appelant les “engagés dans le combat nationaliste” à s’élever contre “la montée” du racisme dans l’île.
“Notre condamnation est totale de cet acte aux motivations racistes évidentes”, écrit le PNC, l’un des piliers autonomistes de la coalition nationaliste Unione naziunale (huit élus à l’Assemblée de Corse), dans un communiqué transmis à l’AFP. “Le PNC en appelle à tous les démocrates de l’île, et tout particulièrement aux engagés dans le combat nationaliste, pour qu’ils s’élèvent sans la moindre complaisance contre ces actes et leurs auteurs. Eux et leur idéologie doivent être combattus”.
Une équipe de l’Institut de recherche criminelle (IRC) de la gendarmerie a été dépêchée en Corse samedi après-midi pour participer à l’enquête sur les coups de feu tirés sur une mosquée de Sartène, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
Cette équipe comporte notamment des experts en balistique, ainsi que des spécialistes en police technique et scientifique (PTS) “pour les domaines utiles à l’enquête”.
Les gendarmes de l’IRC de Rosny-sous-Bois sont envoyés pour prendre part aux enquêtes jugées prioritaires.
Par ailleurs, le bureau antiterroriste de la sous-direction de la police judiciaire (SDPJ) de la gendarmerie est associé aux investigations menées par les gendarmes de la légion de Corse qui enquêtent en flagrance pour tentative d’assassinat.
Depuis une dizaine de jours, 21 interpellations ont été effectuées dans le cadre d’enquêtes sur des actes de violence à caractère raciste, donnant lieu à 14 mises en examen à Paris parmi des jeunes soupçonnés d’appartenir au groupuscule armé Clandestini Corsi, qui a revendiqué sept attentats anti-Maghrébins en Corse.
L’île a connu depuis plus d’un an une recrudescence de ces actes, qui vise quasi-exclusivement la communauté maghrébine. Samedi, 200 personnes ont manifesté à Calvi contre le racisme.
“C’est dommage, parce que c’est toujours une infime minorité qui fait ça et ce sont tous les Corses que l’on stigmatise”, commente un des membres de l’association visée.
AFP – 27 novembre 2004 - http://actu.voila.fr/
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Créteil – Le terrain de la mosquée souillé par des pieds de porcs Â
Des pieds de porcs ont été placés sur le terrain qui doit accueillir la futur mosquée de Créteil.
Vendredi 26 novembre, après la prière hebdomadaire, les fidèles ont découvert des pieds de porcs (une quinzaine) étalés sur la surface de terrain prévu pour la construction de la future mosquée attribué par la municipalité cristolienne
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CCIF – 28 novembre 2004 -
Le Mrap dénonce l’usage d’un texte raciste dans un concours
lundi 29 novembre 2004Â (Reuters -Â 19:39)
PARIS - Le Mrap demande l’ouverture d’une enquête sur l’utilisation d’un texte “d’une violence extrême contre tous les musulmans” dans un concours pour le recrutement d’inspecteurs du permis de conduire.
Ce concours consistait en la rédaction d’une note de synthèse de 13 documents sur la laïcité et le port de signes manifestant une appartenance religieuse à l’école, explique-t-il lundi dans un communiqué.
Or, selon le Mouvement contre le racisme et l’antisémistisme (Mrap), un texte de Jean-Jacques Walter, déjà publié sur un site proche de thèses du Front national, figure parmi ces documents.
“Ce texte de Jean-Jacques Walter, sous couvert de critiquer l’islam, n’est qu’une diatribe raciste d’une violence extrême contre les muslmans”, écrit-il.
“C’est l’islam ordinaire qui est violent et liberticide, et non pas une prétendue déformation par des extrémistes”, peut-on lire dans ce texte tel qu’il est rapporté par le Mrap à partir d’un site internet.
En conséquence, l’organisation demande au ministère de l’Equipement de reconnaître l’erreur d’avoir utilisé ce texte et d’ordonner une enquête pour identifier les auteurs de cette épreuve.
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Reuters – 29 novembre 2004 - Â
Tags racistes à l’Université de Metz
Deux étudiants en philosophie à l’Université de Metz devront se présenter le 11 février devant un officier de police judiciaire. Les faits reprochés : des tags racistes, anti-musulmans, découverts en avril et ces derniers jours, sur les murs de salles de cours et dans les toilettes de l’UFR de Lettres de l’Université de Metz.
Agés de 21 ans et originaires de la vallée de la Fensch, les deux auteurs ont été démasqués à la suite d’un tchat à caractère raciste auxquels ils participaient en utilisant les ordinateurs de l’UFR de Lettres.
L’Est Républicain – 1er décembre 2004
Plainte d’une Mulhousienne pour une agression parce qu’elle porte le voile
Une Mulhousienne âgée de 39 ans a porté plainte après avoir été rouée de coups et menacée de mort mercredi matin par deux hommes qui s’en seraient, selon ses déclarations, pris à elle parce qu’elle portait un voile islamique, a-t-on appris jeudi de source policière. Le commissariat de police de Mulhouse a confirmé jeudi avoir enregistré mercredi soir la plainte de Mme Ouarda Bouatti, mère de cinq enfants. Mme Bouatti a le visage tuméfié, porte des blessures à l’intérieur de la bouche et a le bras gauche bandé, a constaté un correspondant de l’AFP. Mme Bouatti a indiqué à l’AFP qu’elle avait été abordée mercredi vers 10H00 par ses deux agresseurs à proximité d’un magasin du centre-ville de Mulhouse auquel elle se rendait. Aucun témoin de la scène ne s’est manifesté jusqu’à présent. Selon son récit, l’un des deux hommes l’a d’abord apostrophée en l’accusant de “faire des histoires” en portant le voile, qu’il a qualifié de “merde”. Il l’a alors rouée de coups de poings et lui a frappé la tête contre un mur avant de la frapper avec un bâton que lui a donné son complice. Les deux hommes se sont enfuis en lui criant notamment: “la prochaine fois, on te flingue”, selon le récit de la victime. Mme Bouatti s’est ensuite réfugiée auprès des employées d’un magasin tout proche qui lui ont porté secours et ont appelé les pompiers. Transportée à l’hôpital, elle y a reçu des soins et, munie d’un certificat médical, elle s’est rendue mercredi soir au commissariat central de Mulhouse pour y déposer plainte.
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AFP – 16 décembre 2004 -
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Pas de cérémonie pour les naturalisées voilées
Parce qu’elles portaient le foulard islamique, trois femmes n’ont pas été autorisées, hier matin, à assister à la cérémonie de remise de leur décret de naturalisation, à la préfecture de Seine-Saint-Denis. Deux autres femmes voilées venues accompagner un proche ont été également interdites d’accès. Du côté des «victimes» comme de la préfecture, on confirme les faits à quelques détails près. «A l’entrée du salon d’honneur de la préfecture, les fonctionnaires ont demandé à ces femmes de retirer leur couvre-chef», raconte Hamida Ben Sadia, du Collectif des féministes pour l’égalité, qui défend la liberté pour les femmes de porter le voile. «Les agents de la préfecture ont invoqué des instructions de leur hiérarchie. Le sous-préfet, appelé pour justifier cette demande, l’a expliquée par des instructions formelles du préfet. Il a déclaré que ces instructions ne découlaient pas d’un texte législatif ou réglementaire mais se fondaient sur des principes républicains : pour une cérémonie aussi symbolique de l’intégration dans la communauté nationale française, où la Marseillaise est jouée, tout signe ostensible d’appartenance communautaire doit être banni.»
A la préfecture, on confirme indirectement l’absence d’un texte législatif interdisant explicitement le port du voile dans ces circonstances : «A partir du moment où il s’agit d’une cérémonie officielle, qui se déroule dans le salon d’honneur de la préfecture, le préfet est en droit de demander qu’il n’y ait pas de signes ostensibles», explique Michel Theuil, directeur de cabinet du préfet. Au risque de donner raison aux associations qui dénoncent une montée de l’islamophobie en France ? Si ces femmes ont été interdites de cérémonie, elles n’ont pas été privées du décret de naturalisation, répond-on à la préfecture. Ce document leur a été remis à l’extérieur du salon d’honneur, «à part, de manière individuelle», confirme Michel Theuil.
Les femmes voilées font état d’«une dizaine de policiers appelés en renfort». Côté préfecture, on relativise : «Ces personnes sont venues en groupe constitué avec l’intention de troubler la cérémonie. Elles étaient accompagnées d’un meneur visiblement très énervé. Du coup, nous avons mis deux policiers à l’entrée du salon d’honneur, et deux autres très en retrait au cas où la manifestation deviendrait virulente.» Sur la fréquence de ce genre d’affrontements, Michel Theuil se veut rassurant : «Cela s’est déjà produit, mais, jusqu’à présent, il n’y a pratiquement pas eu d’incident notable. Lorsque nous demandons aux jeunes femmes voilées d’enlever leur foulard, elles le font volontiers.»
Libération – 22 décembre 2004Â
http://www.liberation.fr/page.php?Article=263349
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Coups de feu dans la nuit de vendredi contre la mosquée d’Agen
La mosquée d’Agen a été visée par cinq coups de feu tirés par un inconnu avec une arme de chasse de gros calibre, dans la nuit de vendredi à samedi, vers 01H00 du matin, a-t-on appris samedi de source policière. Les coups de feu, tirés par une personne qui s’était introduite dans le périmètre de la mosquée en cisaillant un grillage, n’ont pas fait de blessé alors que l’imam dormait à proximité, selon la même source. Trois balles Brennecke, utilisées pour la chasse au sanglier ont été retrouvées sur place, fichées dans les murs ou dans un bureau, ainsi que deux cartouches de chevrotine. Une enquête a été ouverte par l’antenne agenaise du SRPJ de Toulouse pour retrouver le tireur.
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AFP – 1er janvier 2005
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Inscriptions racistes sur le domicile d’un responsable du CRCM Ã Strasbourg
La maison d’un responsable du Conseil régional du culte musulman (CRCM) à Strasbourg a été la cible dans la nuit de lundi à mardi d’inscriptions racistes et la porte d’entrée a été incendiée, a-t-il indiqué à l’AFP. “Des inscriptions racistes comme +Arabes dehors+ ou +stop à l’invasion+ ont été tracées sur ma maison”, a indiqué Aziz El Alouani, chargé de communication du CRCM d’Alsace en ajoutant que ces actes se sont déroulés “très rapidement” autour de 05H15. “Le feu a été mis au paillasson et la porte d’entrée en bois a été abîmée”, a-t-il indiqué. En outre, “un pavé a été jeté dans une fenêtre qui a été brisée”, a-t-il précisé ajoutant que les individus ont “escaladé la clôture de la maison”. Le domicile de M. El Alouani avait déjà été la cible d’inscriptions racistes en mai alors que les incidents et inscriptions à caractère raciste visant notamment la communauté musulmane se multipliaient à Strasbourg et dans ses environs.
AFP – 4 janvier 2004 -
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Viande obligatoire dans les cantines des écoles à Villefranche sur Saône
La mairie de Villefranche-sur-Saône (Rhône) a informé par lettre une vingtaine de parents d’élèves, pour la plupart musulmans, que leurs enfants pourraient être exclus de la cantine scolaire s’ils refusaient de manger de la viande.
Cette prise de position a choqué les parents destinataires de cet avis qui ont décidé de rédiger une pétition et de porter l’affaire devant les médias. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples a pour sa part condamné une décision qu’il juge “inacceptable”.
Depuis plusieurs mois, une vingtaine de parents de Villefranche demandaient à ce que leurs enfants puissent ne pas manger de viande à la cantine, sans demander pour autant de menus alternatifs. Ces parents sont pour la plupart musulmans et consomment chez eux de la viande hallal.
Cependant, assure Farida Saadi, l’un des parents d’élèves concernés, “nous n’avons jamais mentionné de motifs religieux. Nous souhaitons simplement que l’on ne force pas les enfants à en manger”.
Les parents d’élèves s’insurgent contre une décision qui “vise spécifiquement la communauté musulmane”. D’après Farida Saadi, seules des familles musulmanes ont reçu cette lettre. “Les enfants végétariens ne sont, eux, pas inquiétés”, dénonce cette mère d’élève.
Selon les services municipaux, le cas de familles végétariennes ne s’est pas présenté.
Dans la lettre adressée aux parents, l’adjointe aux affaires scolaires précise que “tous les enfants doivent manger de tous les plats servis, même en petite quantité”. “C’est une question d’équilibre alimentaire”, précise-t-on à la mairie.
La question de la viande à la cantine avait fait l’objet de discussions depuis le début de l’année scolaire entre les équipes pédagogiques des écoles concernées et les parents d’élèves, sans qu’une décision claire ait pu être trouvée.
“Notre rôle d’éducation au goût et à la santé est de proposer tous les aliments aux enfants, viande compris. Mais il n’est pas question pour autant de forcer un enfant à manger quelque chose contre son gré, que ce soit pour des raisons religieuses ou autres”, explique Claude Bochard, instituteur-adjoint à l’école Anne-de-Beaujeu.
Selon lui, il y aurait eu un “malentendu” entre la demande des parents et la réponse de la mairie. “Nous avons affaire à des familles qui ne sont absolument pas des extrémistes. Mais il s’agit d’une population en difficulté, hypersensible, qui n’a pas compris la rigidité de la réponse municipale”, explique cet instituteur.
A l’école Anne-de-Beaujeu, les demandes des parents sur les questions d’adaptation des menus aux rites religieux ont commencé il y a environ trois ans. “Comme dans de nombreuses écoles, nous avons par exemple décidé de proposer systématiquement une alternative à la viande de porc”, raconte Claude Bochard.
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Presse Canadienne – 5 janvier 2005
http://www.matin.qc.ca/divers.php?article=20050105141646
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Chambéry: tags racistes sur les façades d’un lieu de prière et d’un lycée
Des insultes racistes et des croix gammées ont été taguées, dans la nuit de vendredi à samedi, sur les façades d’une association de culte musulman et d’un lycée de Chambéry.
SOS Racisme a demandé dimanche aux autorités de démasquer et traduire en justice les auteurs des inscriptions racistes.
“Des croix gammées et des insultes très violentes ont été inscrites sur les murs et les portes de l’association et du lycée” écrit l’association dans un communiqué, “des inscriptions telles +mort aux traîtres+ ont été également découvertes sur les murs du lycée”.
“SOS Racisme prend très au sérieux ces menaces et condamne avec la plus haute indignation ces actes racistes et xénophobes accompagnés d’un appel à tuer”, affirme l’association.
“Nous appelons également les autorités à condamner fermement ces actes comme l’a fait le maire de Chambéry”, demande SOS Racisme qui réclame “qu’une enquête rigoureuse soit ouverte pour que les auteurs de ces ignominies soient démasqués et traduits en justice”.
“SOS Racisme compte s’associer à la démarche du lycée et de l’association pour que de pareils actes ne se reproduisent plus”, ajoute le texte.
Selon Amar Thioune, membre du bureau national de SOS Racisme, il s’agit de s’associer aux plaintes qui ont ou vont être déposées. L’association musulmane, qui abrite une petite mosquée dans ses locaux, a déjà porté plainte, a-t-il expliqué.
AFP – 9 janvier 2005 - http://www.linternaute.com
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Coups de feux contre la mosquée de Castillon-la-Bataille
BORDEAUX (AP) — Deux coups de feux ont été tirés contre la porte de la mosquée de Castillon-la-Bataille (Gironde) dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès de l’Association musulmane de Castillon (AMC).
Les deux coups de feux ont été tirés avec des cartouches de chasse et à faible distance. Cet événement se produit exactement deux semaines après une agression semblable contre la mosquée d’Agen, dans le département limitrophe du Lot-et-Garonne. Environ un millier de personnes, de toutes confessions et de tous mouvements laïcs, avaient manifesté à Agen pour dénoncer cet acte.
«Nous n’avions jamais eu de menaces, il n’y a pas eu de revendications et pas d’inscriptions», a expliqué le secrétaire de l’AMC, Jean-Paul Danlos. «Nous sommes une petite communauté musulmane intégrée dans une commune rurale de 3.000 habitants. Cette multiplication, après Sartène (Corse-du-Sud) et Agen, est inquiétante», a-t-il ajouté. L’association a l’intention de porter plainte.
De son côté, le président du Conseil régional du culte musulman, Chareffedine Mouslim, a «condamné fermement cet acte islamophobe». «Nous devons être main dans la main pour préserver la quiétude de notre pays. J’espère qu’après Agen et Castillon, la liste ne s’allongera pas. J’espère d’ailleurs qu’il n’y a pas de liste « a-t-il déclaré à l’Associated Press.
AP – 15 janvier 2005 -Â
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Une universitaire menacée pour avoir dénoncé l’exclusion de femmes voilées
 Une universitaire d’origine tunisienne, qui avait dénoncé l’exclusion de femmes voilées d’une cérémonie de naturalisation dans une préfecture de la banlieue parisienne, a porté plainte après avoir reçu des lettres de menaces anonymes à son domicile, a-t-elle expliqué mardi à l’AFP.
 ”J’ai reçu deux lettres de menaces à mon domicile, le 11 et le 14 janvier, et j’ai déposé plainte le 12 avec un complément le 15 janvier”, a expliqué Olfa Lamloum, politologue et chargée de cours à l’université Paris-X, confirmant des informations du Monde.
Les deux lettres, non signées et postées du même bureau de poste à Paris selon elle, étaient tapées à la machine. “Corses et Alsaciens nous ouvrent la voie de l’éradication du cancer musulman, quant à Olfa je lui déconseille de sortir”, disait la première.
La deuxième, “poétique”, dit Mme Lamloum avec humour, débute par “on les fera agoniser (les premières lettres de chaque mot formant l’acrostiche de son prénom, Olfa) au nom du Christ roi”. Suit: “Loumloum, faire un scandale à la préfecture le jour où elle te remet ton torchon, suivie d’hystériques en linceul (…) de mémoire de coprophage, jamais tant de symboles du désastre français n’avaient été réunis d’un coup, il fallait au moins une politologue pour concevoir ça”.
“Ton gourbi est désormais sous surveillance”, conclut la lettre, qui la traite également de “yousséfiste”, allusion aux partisans de Salah Ben Youssef, lieutenant puis ennemi irréductible du président tunisien défunt Habib Bourguiba.
Le 21 décembre 2004, Mme Lamloum se trouvait à la préfecture du département de Seine-Saint-Denis à Bobigny pour recevoir son décret de naturalisation lorsque cinq femmes voilées, dont trois devaient également se voir remettre leur décret de naturalisation, se sont vu interdire l’accès à la cérémonie dans le salon d’honneur.
Elle avait dénoncé cette exclusion qu’aucun texte ne prévoit et qui avait été condamnée par le MRAP (mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples).
AFP – 18 janvier 2005 -
Insécurité : les mosquées ne trouvent plus d’assureurs
SAMEDI 8 janvier, 1 400 personnes ont défilé dans les rues d’Agen (Lot-et-Garonne) pour protester « contre le racisme et l’intolérance », une semaine après que des coups de feu ont été tirés par un inconnu contre la mosquée de la ville. Le même jour, les responsables d’une association de culte musulman de Chambéry (Savoie) déposaient plainte pour des croix gammées et des insultes racistes inscrites sur leurs locaux la nuit précédente. Les dégradations ou les agressions « islamophobes » font partie de ces chiffres « noirs » sur lesquels il est difficile d’obtenir des données précises.
Depuis quelques mois, une association, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), tente de recenser les actes de vandalisme pour « combler progressivement un déficit de données concernant ce type spécifique de discrimination ». Entre octobre 2003 et août 2004, cette structure a répertorié 182 actes dont 28 dégradations de mosquées et 11 profanations de cimetières. Depuis cet été, plusieurs affaires sont venues s’ajouter à cette comptabilité. Tentative d’incendie sur une mosquée de la banlieue d’Annemasse (Haute-Savoie) début septembre, lieu de prière en construction ravagé à Aubagne, près de Marseille, et la liste ne cesse de s’allonger… D’autres indicateurs permettent d’illustrer les difficultés rencontrées par une partie de la communauté musulmane. La position des assureurs est à ce titre édifiante. Difficile d’obtenir une réponse précise des sociétés d’assurances sur la question de la couverture des risques des lieux de culte musulmans. D’emblée, la plupart des compagnies contactées reconnaissent que le « sujet est assez sensible » mais qu’il est examiné « exclusivement au regard des sinistres enregistrés ». « C’est le même raisonnement que pour un automobiliste qui aurait de trop nombreux accidents. Au bout d’un moment, il rencontre des difficultés pour s’assurer », commente un porte-parole.
« Les actes de dégradation semblent avoir augmenté » Reste que quelques coups de fil suffisent à comprendre les obstacles rencontrés par les responsables de mosquées. « Nous n’assurons pas de lieux de culte quels qu’ils soient, à l’exception de quelques locaux associatifs, mais pas de mosquées récentes », explique-t-on au service communication de la GMF. Idem à la Macif, qui souligne que la compagnie « n’a jamais assuré ce type de bâtiments en région parisienne ». « Nous sommes simplement plus tournés vers les particuliers », souligne un cadre de cette société. Aux MMA, les Mutuelles du Mans Assurances, une responsable précise que le groupe est un « acteur important de la vie des communes ». « Nous assurons donc certaines associations cultuelles dès lors qu’elles sont installées dans des bâtiments communaux. Autrement, cela ne fait pas partie de notre activité habituelle. » Chez Axa, le discours est plus nuancé. « Il n’y a pas une politique globale sur cette question », indique une porte-parole, qui souligne qu’il « n’y a pas de refus systématique. Nous examinons les dossiers au cas par cas. Mais il est vrai qu’en la matière les contrats que nous avons avec certains lieux de culte, comme la mosquée de Lyon, sont des dossiers assez anciens ». « Il faut reconnaître que la donne a changé depuis les attentats du 11 septembre. Non pas parce que notre regard est différent sur la communauté musulmane, mais parce que les actes de dégradation semblent avoir augmenté. Notre approche est pragmatique, pas politique ou philosophique », confie un assureur. Pourtant, il existe une compagnie spécialisée dans l’assurance de lieux de culte : la Mutuelle Saint-Christophe. « Nous sommes effectivement la seule société à travailler dans ce domaine, explique la chargée de communication du groupe. Mais nos statuts prévoient des interventions dans le monde chrétien. Nous nous occupons de nombreuses congrégations et églises mais pas de mosquées. D’ailleurs, à notre connaissance, il n’existe pas de compagnie comme la nôtre en France pour le monde musulman. »
Le Parisien – 18 janvier 2005 - Â
La loi sur la laïcité à l’école se solde par 48 exclusions
Le nombre d’exclusions d’élèves pour port de signes religieux ostensibles s’est “limité” à 48 depuis la mise en oeuvre de la loi sur la laïcité à l’école, s’est félicité jeudi le ministre de l’Education nationale François Fillon, mais responsables éducatifs et du culte musulman déplorent la persistance des questions de fond.
A ces exclusions, s’ajoute une soixantaine de situations litigieuses réglées par des inscriptions dans le privé ou au Cned (enseignement à distance).
“Cette loi en faveur de la laïcité à l’école, hier contestée par certains, s’est imposée fermement et calmement. L’an passé, près de 1.500 élèves manifestaient ostensiblement une appartenance religieuse. Cette année, 639 ont été recensés”, a indiqué M. Fillon.
“Le nombre d’exclusions fut limité à 48 élèves”, s’est félicité le ministre dans son discours d’ouverture d’un colloque sur le centenaire de la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat à l’Université de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne).
Selon lui, “plus de 550 de ces situations ont trouvé une solution par le dialogue”.
L’immense majorité des élèves exclus sont des jeunes filles musulmanes mais parmi eux figurent trois sikhs de Bobigny (Seine-Saint-Denis) qui refusaient d’enlever leur sous-turban. Ils vont déposer en février un “recours pour excès de pouvoir” devant le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne), a-t-on appris jeudi auprès d’un de leurs avocats.
“Il ne faut pas se réjouir de chiffres lancés par-ci par-là ”, a déclaré à l’AFP le président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), Mohamed Bechari. “Le respect de la loi ne veut pas dire une adhésion à la philosophie de cette loi”, a-t-il rappelé.
“Par cette loi, la France confirme sa singularité” en Europe, avec sa conception de la laïcité, a-t-il ajouté.
“Le débat qui a accompagné la loi a créé un sentiment antimusulman”, en particulier “à l’égard des femmes musulmanes qui ont choisi de porter le voile, je ne dis pas à l’école, mais dans les lieux publics”, a déploré M. Bechari, également vice-président du Conseil français du culte musulman.
“La loi renforce l’islamophobie”, a-t-il estimé, appelant les “responsables politiques et les syndicats à réfléchir au devenir de cette loi-là ”, dont un article prévoit l’évaluation au bout d’un an.
Le secrétaire général du SNPDEN, principal syndicat des chefs d’établissement, Philippe Guittet, a pour sa part salué un “succès” face au communautarisme véhiculé par des “groupes islamistes”, mais prévenu que des problèmes persistaient, notamment en matière de contenu des enseignements.
“C’est très peu, 48 conseils de discipline”, a-t-il estimé.
“C’était essentiel pour mettre un coup d’arrêt au développement du communautarisme”, a-t-il assuré, affirmant que la majorités des jeunes filles voilées subissaient la pression de ces groupes.
Interrogé sur un éventuel risque de déplacement du débat, M. Guittet a ajouté: “il y a des interventions de jeunes qui ne veulent pas qu’on parle e la Shoah ou du conflit israélo-palestinien”.
AFP – 21 janvier 2005 -
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Empêchée de porter plainte à cause de son voile
APRÈS AVOIR agité les écoles, la loi sur la laïcité fait maintenant parler d’elle dans les commissariats. Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) vient effectivement d’écrire à Dominique de Villepin, ministre de l’Intérieur, pour lui signaler un « abus de pouvoir de policiers » à Clichy la Garenne et lui demander de « diligenter une enquête sur ces agissements inacceptables ». « Les policiers de service ont refusé de prendre la plainte d’une femme au motif qu’elle était voilée », explique le Mrap.
Son secrétaire général, Mouloud Aounit, a d’ailleurs décidé d’accompagner l’intéressée au commissariat, cet après-midi, pour que sa plainte puisse être enregistrée. L’incident remonte au 11 janvier. Rachida vient de se faire voler sa carte bancaire devant un distributeur automatique de Clichy Elle se rend donc au commissariat.
« Nous devons vérifier l’identité de tous les déclarants » « A l’accueil, on m’a dit de monter à l’étage, où j’ai attendu, raconte cette mère de famille de 38 ans. Et ensuite on est venu m’informer que si je voulais entrer dans le bureau du policier qui prenait les plaintes, il fallait que j’enlève mon voile. Je n’étais pas d’accord. Je ne comprenais pas : j’étais dans un lieu public, je ne venais pas rencontrer un employeur ou demander du travail ! Mais le policier m’a dit qu’il n’acceptait pas les casquettes, les chapeaux ou les foulards dans son bureau. » Interloquée, Rachida finit par quitter les lieux, sans avoir pu faire enregistrer sa plainte. « C’est un refus de service contraire à la loi, réagit le secrétaire général du Mrap. Si le policier avait eu affaire à un évêque ou à une religieuse en tenue, son attitude aurait-elle été la même ? Manifestement, il y a un détournement abusif de la loi. Et il serait utile que le ministre de l’Intérieur recadre les choses auprès des agents de l’Etat. » « Mon voile, je l’enlève quand il faut, assure Rachida. A l’hôpital, par exemple (NDLR : la jeune femme est élève aide-soignante), vous ne me verrez jamais avec. Je suis en blouse blanche, la tête découverte, comme tout le monde. » Côté police, on regrette une « incompréhension ». « Nous devons vérifier l’identité de tous les déclarants, et il fallait pouvoir comparer le visage de cette personne à la photo de sa carte d’identité. Avec le voile, ce n’était pas possible », temporise Jean Chabrol, patron de la direction départementale de la sécurité publique des Hauts-de-Seine. Et d’assurer : « Le commissariat de Clichy va recontacter cette personne pour la convoquer. Nous lui demanderons juste de repousser un peu son voile de son visage. On sait que c’est culturel, on la ménagera. Et on prendra sa plainte, bien évidemment. »
Le Parisien – 28 janvier 2005 -
A Créteil, la banque lâche la mosquée
L’Union des associations musulmanes de Créteil (UAMC) va devoir trouver une nouvelle banque. Porteuse d’un projet de grande mosquée, elle avait ouvert un compte destiné à recueillir les dons de fidèles dans l’agence locale du Crédit agricole. Il y a quelques jours, la banque l’informait de sa décision de fermer ce compte.
« Notre caisse régionale n’a plus convenance à maintenir les relations d’affaires existantes à ce jour », écrit le responsable de l’agence dans un courrier envoyé, le 24 janvier dernier, au centre socioculturel musulman de la ville. Sans motivations explicites, la banque demande la restitution des carnets de chèques et des cartes bancaires correspondant au compte. « Le directeur que j’ai joint au téléphone ne m’a donné aucune explication, affirme Karim Benaïssa, président de l’UAMC. Pourtant, ce compte encaissait des dons depuis deux ans et était approvisionné à hauteur de 760 000 e. »
Prévue pour l’accueil de 1 300 personnes, la mosquée de Créteil coûtera 4 millions d’euros. L’UAMC espère en recueillir 1,5 par le biais de dons avant la fin 2005. La mairie doit subventionner toute la partie culturelle du futur bâtiment, soit un million d’euros.
« Mon cabinet est entré en contact avec la banque. Elle nous a juste expliqué qu’elle ne souhaitait pas accompagner de projet religieux », explique Laurent Cathala (PS), le député-maire de la ville. Celui-ci dénonce « une mesure discriminatoire qui jette la suspicion sur un projet complètement transparent ».
Hier soir, la direction du Crédit agricole se refusait à tout commentaire et se retranchait derrière le secret bancaire.
20 minutes – 10 février 2005 - http://www.20minutes.fr/journal/paris/article.php?ida=43774
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Inscriptions racistes contre une mosquée et un local du PCF à Troyes
Des inscriptions à caractère raciste contre la façade d’une mosquée, celle du siège local du Parti communiste et la devanture d’une épicerie, ont été découvertes mercredi à Troyes (Aube), ont annoncé jeudi le préfet de l’Aube et le procureur de la République de Troyes. “Ces actes à la fois stupides et odieux suscitent l’indignation”, ont déclaré le préfet Philippe Rey et le procureur Christophe Kapella dans un communiqué commun. Les inscriptions comportent notamment des croix gammées et des signes “SS”, a-t-on précisé à la préfecture. Les bâtiments, dont l’épicerie tenue par une personne d’origine maghrébine, sont situés à proximité les uns des autres. Les auteurs, qui n’ont pas été identifiés, encourent des peines de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende, rappellent le préfet et le procureur, qui appellent la population à la “vigilance” pour éviter que ces actes ne se reproduisent.
AFP – 10 février 2005 -
 Des graffitis de type néonazi sur les murs de la Mosquée de Paris
Nous avons eu la surprise de découvrir ce jour, lundi 21 février 2005, le long du mur d’enceinte blanc de la Mosquée de Paris, rue Geoffroy Saint Hilaire, 75005 Paris, une douzaine de croix gammées de peinture noire suivies des mots « dégagez » et « SS ». Cet acte intolérable d’islamophobie est un symptôme inquiétant dans la capitale, touchant particulièrement la Mosquée de Paris, que ni son discours ni sa tolérance bien connue ne pouvaient justifier pareille haine et pareille intolérance raciste et islamophobe. Une plainte a été déposée au commissariat du Vème arrondissement et à la Préfecture de Police de Paris.Â
Dr. Dalil BOUBAKEUR
Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris - 21 février 2005
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Des inscriptions nazies sur des tombes musulmanes près de Lille
LILLE/PARIS (Reuters) - Des inscriptions nazies ont été tracées sur quatre tombes du carré musulman du cimetière d’Hem, dans la banlieue de Lille, a-t-on appris auprès de la police.
Une croix gammée a été tracée à la peinture rouge sur une tombe et “Adolf Hitler” sur trois autres.
Le maire de la ville s’est rendu sur place et le préfet de région, Jean Aribaud, a dénoncé “un acte odieux et lâche”.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, s’est élevé dans un communiqué contre cette “ignoble profanation”. “La Grande Mosquée de Paris condamne très vigoureusement cette atteinte à la dignité du culte musulman français et appelle les autorités à la plus grande vigilance et demande que les responasbles de ces actes infâmes soient identifiés et sévèrement sanctionnés afin de juguler ce fléau montant de la haine raciste et islamophobe qui se manifeste dans notre pays”, a-t-il dit. Lundi, des graffitis à caractère raciste et néonazi ont été découverts sur le mur d’enceinte de la Grande Mosquée de Paris.
Reuters - 23 février 2005 - http://www.reuters.fr/locales/c_new…storyID=77
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Polémique autour de l’inscription d’une étudiante voilée
« Voilées, non voilées, solidarité ». La Grande banderole attire l’œil dans le hall de Paris-VIII. En dessous, des étudiantes de l’université de Saint-Denis se relaient depuis deux mois avec quelques garçons pour défendre l’une d’elles, qui seraient victime de discrimination au seul motif qu’elle porte le voile islamique. Elles font signer une pétition, qui a recueilli plus d’un milier de signatures, et organisent aujourd’hui un débat autour du documentaire « Un racisme à peine voilé », avec Pierre Tévanian, auteur du « Dictionnaire de la lepénisation des esprits ».
Habiba, 22 ans, accuse la secrétaire du département d’histoire de lui avoir fait rater son premier semestre de cours en lui interdisant l’accès à son bureau et ne lui interdisant l’accès à son bureau et ne lui donnant pas à temps les documents pour s’inscrire. « J’ai obtenu la carte d’étudiant le 1er octobre et je me suis rendue aussitôt au secrétariat du deug d’histoire pour faire mon inscription pédagogique, explique la jeune femme, qui a obtenu son bac en juin au lycée Sabatier de Bobigny. Mais on m’a claqué la porte au nez, prétextant que le bureau était fermé. Depuis, je suis les cours du second semestre mais je souhaite rattraper le temps perdu et on refuse de m’aider. »
La responsable administrative réfute ces accusations et dit « appliquer strictement le règlement ». « Cette jeune fille s’est simplement inscrite trop tard, dit-elle. Il n’y avait plus de places en cours. Treize étudiants étaient dans ce cas et ils l’ont accepté ». « Il y a toujours de la place dans les cours, rétorque Habiba. Plusieurs professeurs m’ont dit qu’ils m’accepteraient si j’avais un mot de cette dame. Mais elle a refusé. »
« C’est le seul département de la fac où il faut cette autorisation » s’étonne Loubna, étudiante élue au conseil d’administration de l’université. Comme le Mrap (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), l’organisation étudiante Oxygène, dont elle est membre soutien Habiba. « Ce n’est pas la première fois qu’il y a un problème de voile en histoire, assure Loubna. Paris-VIII est une fac cosmopolite et réputée pour son ouverture, mais nous sommes inquiets car les filles voilées sont de plus en plus rejetées. Certains aimeraient bien que la loi sur la laïcité soit étendue à l’université. »
Le président du département d’histoire, Daniel Lefeuvre (auteur du livre très controversé sur l’immigration algérienne Chère Algérie), refuse d’être accusé de discrimination. « Nous avons une dizaines d’étudiantes voilées et aucune ne se plaint, dit-il. Cette affaire ne concerne que quelques personnes, mais elle est inquiétante car nous ne sommes pas la seule à observer une poussée des islamistes (sic). »
Ballottée entre les deux camps, la frêle Habiba a l’air un peu perdue. « Mais j’étais juste venue étudier, pas pour parler de voile. »
Le Parisien Seine-St-Denis – 9 mars 2005
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Croix gammées et inscriptions racistes sur la mosquée de Soultz (Haut-Rhin)Â
Des croix gammées et des inscriptions à caractère raciste ont été découvertes jeudi sur la mosquée de Soultz (Haut-Rhin), à 3 km de Guebwiller où des inscriptions semblables ont été tracées sur les murs d’un collège et d’un lycée, a-t-on appris vendredi auprès de la gendarmerie.
La gendarmerie, chargée de l’enquête sur la mosquée de Soultz, n’a pas établi de lien entre ces événements.
Les gendarmes ont constaté vendredi matin la présence de cinq croix gammées et de tags à caractère raciste tracés au marqueur noir sur les vitrines destinées à l’affichage de la mosquée.
Le président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), M. Abdelhaq Nabaoui, a réclamé “une surveillance par caméra de toutes les mosquées d’Alsace”, en exprimant son “effroi” après la découverte de ces “multiples dégradations et inscriptions à caractère raciste et islamophobe”.
Selon M. Nabaoui, qui a lui-même été la cible de menaces de mort, les inscriptions “musulmans hors d’Europe” ou “skinhead forts” ont été probablement tracées dans la nuit de mercredi à jeudi.
“Ces agissements criminels s’ajoutent à de nombreux actes visant directement des Alsaciens de confession musulmane depuis maintenant plusieurs mois, et nous nous inquiétons de voir que ces attaques se multiplient voire se banalisent”, a-t-il ajouté.
“Cela doit cesser. Les autorités judiciaires doivent se mobiliser et tout mettre en oeuvre afin qu’en Alsace et ailleurs cessent ces actes islamophobes et que les coupables soient identifiés et punis avec sévérité”, a continué M. Nabaoui.
Dans la même nuit de mercredi à jeudi, à 3 km de Soultz, 48 croix gammées et des inscriptions à caractère raciste et islamophobe ont été tracées au feutre noir sur les murs du préau du collège Mathias-Grunenwald de Guebwiller (Haut-Rhin), a-t-on appris vendredi de source policière.
Quelques croix gammées, probablement des mêmes auteurs que celles du collège, ont également été tracées sur des murs et des portes du lycée Alfred-Kastler, ainsi que sur des abribus de la commune voisine de Merxheim (Haut-Rhin), a-t-on précisé de source policière.
Ces inscriptions pourraient être une “provocation imbécile” à la présence dans les deux établissements de Guebwiller de classes d’élèves allemands en échange scolaire, selon les enquêteurs.
La communauté musulmane alsacienne a été la cible depuis un an de nombreux actes racistes, avec notamment la profanation de dizaines de tombes musulmanes dans des cimetières de Strasbourg et de Haguenau (Bas-Rhin).
Des mosquées et des commerces musulmans ont également été dégradés par des croix gammées et des tags racistes.
L’Alsace a également été particulièrement touchée par des actes antisémites, avec une série de profanations de tombes juives du cimetière israélite de Herrlisheim (Haut-Rhin) en avril 2004.
AFPÂ - 18 mars 2005Â -
La mairie de Bagnolet interdit un débat sur le bilan de la loi contre les signes religieux à l’école.Le collectif Une école pour toutes et tous 93 Sud proteste vivement contre la décision de la mairie de Bagnolet de retirer au dernier moment son autorisation d’utiliser le cinéma municipal pour un meeting-débat au sujet de la loi contre les signes religieux à l’école.
Un meeting largement annoncé depuis plus d’un mois au cinéma municipal a été remis en cause par la décision unanime du bureau municipal, deux jours avant la date prévue pour le débat. Le meeting, « La loi contre les signes religieux à l’école - un an après » devait écouter Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP, ainsi que Gilles Lemaire (élu Vert) Ismahane Chouder (Collectif Féministes pour l’Egalité) et Monique Crinon (Collectif une école pour toutes et tous. Devait également être projeté un film qui donne la parole à des lycéennes exclues pour port de foulard. Un débat avec la salle devait permettre à différentes opinions de s’exprimer, mais aussi d’entendre l’expérience vécue par les premières concernées, les jeunes musulmanes qui ont accepté ou refusé d’enlever leur foulard dans l’enceinte de l’école.
Le collectif a adressé un courrier au maire pour demander des explications. Pour l’instant aucune explication écrite n’a été donnée, mais les membres du collectif ont été informé par M Daniel Bernard, président du groupe socialiste du conseil municipal qu’il n’était pas acceptable de débattre, dans une salle municipale, d’une loi qui a été votée.
Mouloud Aounit et les autres intervenants prévus ont dénoncé cette décision antidémocratique et ont affirmé qu’ils tenaient à être présents jeudi soir à Bagnolet. Le rendez-vous a été maintenu par les organisateurs de la soirée.
« Lors du passage de la loi, le gouvernement a déclaré vouloir que soit établi un bilan de son application. Un an après le vote de la législation, nous avons voulu organiser un débat sur ce bilan. Il est incroyable qu’on n’ait pas le droit de le faire. » a dit John Mullen, un des porte-parole du collectif. « Nous sommes scandalisés qu’une mairie de gauche puisse agir contre toute la tradition de la gauche et refuser de respecter le débat démocratique. Que le maire de Bagnolet ait une autre opinion sur la loi, c’est tout à fait son droit. Nous l’invitons à venir s’exprimer dans le débat, plutôt que tenter de le censurer. »
Christine Delphy, chercheuse et féministe, a fait la déclaration suivante « Il est clair que c’est le sens même de la démocratie qui est atteint … en démocratie, on ne peut violer les lois, mais on peut les contester. Sinon, la peine de mort existerait toujours, la criminalisation de l’avortement aussi, il n’y aurait pas de CMU, ni de RMI … ».
Les organisateurs de la soirée maintiennent le rendez-vous et demande que les gens se déplacent pour défendre le droit au débat démocratique. Rendezvous jeudi 7 avril à 19h au cinéma Cin’Hoche 6 Rue Hoche Bagnolet Metro Galliéni.
06/04/05 - Communiqué de presse Collectif une école pour toutes et pour tous 93 SUD
 La fête à l’école – mais pas pour tout le monde !
Un nouveau cas de discrimination contre des femmes musulmanes portant le foulard a été constaté à l’école maternelle Anatole France à Montreuil en Seine Saint Denis.
Nathalie Bouguesmia, dont le fils va à cette école, a été informée lundi qu’elle ne pourra pas participer à la fête de l’école, puisqu’elle porte un foulard.
Nathalie, déléguée des parents d’élève et impliquée dans la vie de l’école, est dévastée. «Je n’arrive pas à croire que la fête de l’école puisse être interdite à certaines d’entre nous à cause de nos croyances » a-t-elle déclarée.
John Mullen, porte-parole du collectif Une école pour toutes et tous 93 Sud a fait la déclaration suivante :
« Nous ferons tout ce que nous pouvons pour empêcher cette discrimination d’un autre âge. Le ministre de l’Education lui-même, François Fillon, a déclaré publiquement que la loi interdisant les signes religieux ne s’appliquait aucunement aux parents d’élèves . Cette discrimination est illégale et d’une bassesse incroyable. De plus, la directrice, Mme Potin, refuse de déclarer par écrit ce refus, de peur de se retrouver devant les tribunaux.
Nous refusons que certaines mères soient cantonnées à la maison à cause de leurs pratiques religieuses. Nous voulons que l’école soit un lieu de rencontre et d’échange pour tous – a fortiori le jour de la fête !
Nous demandons à tous de protester auprès de la directrice de l’école et auprès de l’inspection de l’Education nationale pour que de telles pratiques islamophobes ne soient pas acceptées à l’école. »
19/05/2005 - Collectif une école pour toutes et tous 93 Sud
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Profanation d’une tombe musulmane en Alsace
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé son indignation après la profanation d’une tombe musulmane, dans la nuit de samedi à dimanche, au cimetière militaire d’Altkirch en Alsace (nord-est de la France). “Lorsqu’on sait la part prise par les soldats musulmans dans la libération de l’Alsace-Lorraine (…), on ne peut qu’être sidéré par l’inconscience, la haine et l’islamophobie que manifeste cette nouvelle profanation de la tombe d’un soldat musulman tombé pour la France au seul motif qu’il est musulman”, indique un communiqué du CFCM parvenu lundi à MAP-Paris. La stèle de ce soldat musulman qui a donné sa vie pour la libération de la France, a été complètement arrachée et a disparu, précise le communiqué. Le recteur de la mosquée de Paris et président du CFCM, Dalil Boubakeur, a immédiatement dépêché sur place son délégué régional, Kamal Chibout afin de “vérifier et constater cet acte odieux et indicible de vandalisme et de mépris”, ajoute-t-on de même source. Pour les besoins de l’enquête, les services de gendarmerie n’ont pas diffusé l’identité de cet ancien combattant et poursuivent activement les investigations afin de retrouver le ou les auteurs de cet acte de profanation.
26 mai 2005 - http://www.saphirnet.info/breves_5734.html
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Des inscriptions xénophobes sur la mosquée de Lure
Des croix gammées et des sigles anarchistes ont été dessinés sur les deux façades visibles de la mosquée haut-saônoise.
Les inscriptions ont été tracées à l’aide de bombes noires et grises vraisemblablement dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 mai et ne sont pas effaçables. Elles nécessiteront donc de repeindre les façades du bâtiment qui vient d’être rénové : il s’agit de croix gammées d’environ un mètre de haut, de sigles anarchistes ainsi que de slogans racistes
“Le bâtiment est bien éclairé la nuit, on peut penser que les auteurs des tags ont dû aller vite et qu’ils étaient au moins deux” vient de déclarer le procureur de la République de Lure qui a demandé à la gendarmerie de cette sous-préfecture de 10 000 habitants de commencer à entendre les habitants d’un immeuble situé en face de la mosquée et a aussi mandé un expert en graphologie.
Un reponsable de l’association “Comité culture et traditions” qui gère la mosquée a porté plainte.
AFP - 31/05/2005 - http://www.bfc.france3.fr/info/11083002-fr.php